Fiche Technique
Date de rédaction de la fiche : 29/01/02
Dates de mise à jour : 16/04/02
L’évaluation diagnostique utilise les compétences d’une équipe pluridisciplinaire : un médecin psychiatre, une psychologue, une orthophoniste, une éducatrice spécialisée, une psychomotricienne.
Les bilans réalisés par cette équipe permettent :
– De poser ou non le diagnostic de l’autisme et de préciser la forme d’autisme en utilisant la CIM 10 (Classification Internationale des Maladies)
– D’évaluer les capacités, les émergences de capacités et les difficultés de la personne
L’équipe donne des pistes de prise en charge, indique les points forts de l’enfant ou de l’adolescent sur lesquels peuvent s’appuyer les intervenants habituels.
1 – Les parents prennent contact et rendez-vous avec l’équipe de Brest pour un entretien préalable
à toute évaluation.
2 – l’enfant ou l’adolescent et ses parents sont reçus en entretien par le pédopsychiatre. Si une évaluation diagnostique est justifiée, ils reviendront quelques semaines (Brest) ou mois (Nantes) plus tard pour une rencontre qui se déroulera sur deux journées consécutives.
3 – le temps de l’évaluation (voir page suivante)
4 – la restitution de l’évaluation a lieu quelques semaines plus tard. Les parents sont de nouveau reçus par le médecin psychiatre accompagné d’un autre membre de l’équipe d’évaluation. L’équipe qui suit habituellement l’enfant ou l’adolescent (ou un de ses membres) est également présente à cette restitution.
Un diagnostic est donné, au regard des différents bilans et entretiens.
L’échange ne se centre pas uniquement sur les difficultés que l’enfant ou l’adolescent a rencontré mais doit permettre de retransmettre aux participants les résultats de l’évaluation des capacités et indiquer les points forts sur lesquels les intervenants habituels peuvent s’appuyer.
L’équipe de Brest vient chaque fin de mois à Nantes, pendant 3 jours. Deux évaluations d’enfant sont prévues à chaque fois. 4 à 6 consultations préalables (étape 2) ou des rencontres moins formelles avec le médecin psychiatre ont lieu aussi à ce moment.
Un professionnels extérieur à l’équipe de Brest vient parfois se former à ce type d’évaluation pour la mettre en place dans sa propre structure. Il participe aux différents bilans.
Les parents profitent de leur présence pour prendre contact avec les professionnels du site nantais qui sont là pour les informer, les conseiller dans leurs différentes démarches liées à l’orientation de leur enfant, sa prise en charge, leur donner les coordonnées de professionnels ou de structures.
S’ils le souhaitent, ils sont mis en relation avec d’autres familles, avec des associations.
Ils peuvent être destinataires des informations que le site nantais diffuse régulièrement (fiches techniques, bulletin d’information trimestriel).
Les plages horaires sont approximativement : 10H-12h et 14H-17H
– Séance avec l’éducatrice spécialisée, en présence des parents
Cette séance est filmée par un autre membre de l’équipe.
Au cours de cette séance, l’éducatrice échange avec les parents, pendant que l’enfant joue avec ses parents et avec l’éducatrice, puis avec l’éducatrice seule, après le départ des parents.
Pause
– Séance avec l’orthophoniste, avec ou sans la présence des parents
Déjeuner l’enfant part déjeuner avec ses parents à l’extérieur
– Séance avec la psychomotricienne, avec ou sans la présence des parents
Pendant ce temps
– Entretien entre les parents et le médecin psychiatre
Pause
– Séance avec l’orthophoniste (suite)
– Séance avec la psychologue, avec ou sans la présence des parents
Pause
– Séance avec la psychomotricienne (suite)
Déjeuner l’enfant déjeune sur place, seul avec l’éducatrice (les parents ont apporté un repas qui peut être réchauffé)
– Séance avec la psychologue (suite)
Bien entendu, la chronologie des différentes étapes n’est pas immuable et peut être revue en fonction de la disponibilité de l’enfant ou de l’adolescent et de sa fatigabilité. Néanmoins, chaque professionnel de l’équipe voit l’enfant, évalue avec des outils spécifiques à sa discipline, propres au syndrome, adaptés à chaque situation.
De nombreux systèmes d’évaluation clinique de l’autisme chez l’enfant ont été élaborés depuis les années 1960 : échelles d’évaluation, questionnaires diagnostiques, entretiens parentaux.
Voici ceux utilisés par l’équipe brestoise, sachant que l’observation clinique conserve sa primauté.
Outils utilisés par l’éducatrice :
Echelle d’évaluation du comportement socio-adaptatif de Vineland (Vineland Social Adaptative Scale)
C’est un entretien avec les parents, basé sur l’observation clinique. Cette échelle permet de connaître les compétences sociales par rapport à l’âge chronologique et de déterminer les apprentissages sociaux à rendre prioritaires
Childhood Autism Rating Scale (CARS)
Cette échelle a été élaborée pour évaluer l’intensité des troubles autistiques : il s’agit de distinguer les enfants dont les signes d’autisme sont discrets de ceux dont l’autisme est sévère.
La première version a été construite il y a plus de 15 ans (Reichler et Schopler, 1971).
Le bilan se réalise également d’après l’observation vidéo de l’enfant.
ADOS-G (Autisme Diagnotic Observation Schedule)
Outil d’observation clinique réalisé au cours d’une séance de jeux structurés avec l’enfant en présence de ses parents. A l’issue de cette séance, une grille de recueil des éléments cliniques observés permet d’étayer les critères diagnostic de la CIM-10.
Entretien parental avec le médecin psychiatre
Autism Diagnostic Interview (ADI)(Rutter et al., 1988 ; Le Couteur et al.,1989)
Ce questionnaire pour le diagnostic de l’autisme a été conçu pour être utilisé dans le cadre d’un entretien avec les parents (ou leurs substituts). Il permet d’obtenir une description détaillée des comportements pathologiques dans trois domaines : le langage et la communication, le développement social et le développement du jeu.
Les données recueillies permettent de décrire la pathologie de l’enfant avec précision et de remplir les critères diagnostiques des classifications CIM 10 et DSM III-R.
Bilan orthophonique
Il permet d’explorer les modes de communication verbale et non verbale utilisés par l’enfant : l’orthophoniste observe les divers actes de communication ( à fin de régulation comportementale, à fin d’interaction sociale, à fin d’attention conjointe).
Outils utilisés pour évaluer la communication : grille de Wetherby, de communication sociale précoce : ECSP, échelle de Tourette.
D’autres outils plus connus permettent d’évaluer le langage « classique ».
Le bilan s’appuie également sur l’observation clinique.
Bilan psychologique
L’objectif est l’évaluation du niveau de développement de l’enfant.Il est également d’observer les comportements et les modes de relations que l’enfant met en place.
Outils utilisés : test de Brunet et Lézine (Baby test)
Les capacités y sont appréciées dans 4 séries d’activités différentes :
– posturo-locomotrices,
– d’adaptation oculo-manuelle aux objets,
– verbales et de sociabilité.
A chaque série d’activités peuvent être attribués un âge de développement et un quotient de développement.
Autres outils : les épreuves de Wechsler (le WPPSI, le WISC III), le KABC et les EDEI. (ces tests ne sont pas propres à l’autisme).
Bilan psychomoteur
La psychomotricienne effectue une évaluation clinique et une observation objective dans les différents domaines (motricité globale, schéma corporel, organisation de l’espace, du temps). Ces observations permettent de situer les capacités motrices de l’enfant ou de l’adolescent et ses moyens d’expression.
Des bilans complémentaires peuvent être nécessaires :
– caryotype, recherche de X fragile
– consultation neuropédiatrique
– imagerie cérébrale
– bilans somatiques, auditifs, visuels
L’échelle d’évaluation PEP (Profil Educatif Personnalisé) n’est pas proposée actuellement par l’équipe brestoise.
Importance du diagnostic précoce
Le diagnostic des troubles autistiques est une nécessité pour que les enfants qui les présentent puissent bénéficier d’une prise en charge dès le plus jeune âge.
Ceux qui travaillent auprès de la petite enfance constatent des différences notoires entre les enfants soumis tôt à une intervention professionnelle précoce et ceux qui ne le sont pas.
Grâce à un diagnostic précoce, les parents peuvent comprendre pourquoi l’enfant se comporte d’une façon inhabituelle et être plus tôt soutenus et accompagnés dans leurs questionnements et leurs démarches.
Un consensus existe pour souligner les bénéfices des prises en charge précoces et adaptées à cette pathologie. En ce qui concerne les méthodes de prise en charge, si certaines sont discutables, les diverses approches (thérapeutiques et éducatives) sont intéressantes lorsqu’elles sont complémentaires.
Les moyens de la prise en charge précoce sont à développer.
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