Date de rédaction de la fiche : 02/04/04
Dates de mise à jour :
Le champ d’usage du terme d’écholalie a d’abord été celui de la neurologie puis celui de la psychiatrie. L’écholalie était alors considérée comme un signe pathologique.
Depuis une écholalie développementale ou imitation verbale a été repérée. Elle concerne la plupart des enfants âgés de 18 à 30 mois. L’écholalie est dans ce cas un processus actif, sélectif et transitoire. Cette écholalie permet l’acquisition d’éléments lexicaux (enfant référentiel) ou syntaxiques (enfant expressif). L’écholalie n’est pas une condition d’acquisition du langage, certains enfants ne présentent pas d’écholalie. Elle représente 40 % des énoncés des enfants imitateurs. C’est un comportement que l’on peut rattacher à la zone proximale de développement de Vygotsky car « l’enfant n’imite pas ce qu’il connaît le mieux et n’imite pas ce dont il ne connaît rien. »
Il existe différentes formes d’écholalie :
– Echolalie immédiate (pas de délai entre le modèle et son imitation
– Echolalie différée
– Echolalie littérale ou totale (le modèle est imité dans sa totalité, intonation y compris)
– Echolalie atténuée ou partielle
Pour J. Nadel, l’écholalie a fonction d’interaction sociale ou d’acquisition de connaissances lexicales ou syntaxiques
L’écholalie est un comportement très fréquent chez la personne autiste avec langage (75 % des personnes autistes avec langage présente une écholalie). Chez la personne autiste, l’imitation verbale est un processus moins actif et moins sélectif (l’imitation de phrases simples et fréquentes n’est pas observée chez les enfants ordinaires) mais aussi un comportement plus présent et plus durable.
Les fonctions de l’écholalie immédiate (d’après Prizant et Duchan)
– l’écholalie non interactive
– l’écholalie interactive de type tour de rôle (la personne prend son tour de parole mais peut seulement répéter les derniers propos de son interlocuteur)
– l’écholalie non interactive mais avec des signes de compréhension (répéter les propos de son interlocuteur aide la personne autiste à assimiler ceux-ci).
– l’écholalie non interactive avec des conduites d’auto-régulation (la personne se sert de la répétition des énoncés pour réguler son propre comportement).
– l’écholalie déclarative : elle sert à dénommer les objets
– l’écholalie assertive qui sert à donner des réponses équivalentes au « oui »
– l’écholalie équivalente à des demandes (répétition complétée d’un pointage, d’un regard)
Les fonctions de l’écholalie différée
– dénomination
– fournir des informations
– appeler
– affirmer
– demander
– protester
– diriger
Il est à noter que l’écholalie immédiate suit plus fréquemment un énoncé complexe.
Selon des études, mais portant sur de petits échantillons, il n’y a pas de différence significative entre la réalisation syntaxique d’énoncés écholaliques et d’énoncés spontanés si l’on tient compte uniquement des énoncés supérieurs à deux mots.
Une surévaluation des compétences de la personne autiste et surtout de ses capacités de compréhension du langage est souvent induite par l’écholalie.
Il existe un lien entre le niveau de compréhension verbale et le taux d’écholalie : le niveau de compréhension verbale est inversement proportionnel au taux d’écholalie.
Il est important de mener une analyse pragmatique de l’écholalie afin de mettre en évidence les fonctions de communication de cette écholalie, et ainsi de pouvoir les expliciter à l’entourage de la personne autiste. Cette analyse servira aussi de base à l’intervention orthophonique.
Article
· Echolalia /A. Schuler in ANAE, supplément au n° 26
Ouvrage
· Etude de la parole spontanée et écholalique d’un jeune enfant atteint d’autisme /N. Courtois du Passage. Mémoire pour l’obtention d’un DEA, sept. 2001
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Exist-il un moyen de soigner l’écholalie ?