EFFETS DE LA CONCRETUDE DES MOTS SUITE A UNE LESION CEREBRALE : LES FAITS. (2 : Effet de concrétude et dyslexie profonde)
La dyslexie profonde se caractérise par une incapacité à dériver la phonologie des mots et des logatomes par voie non lexicale (le patient ne peut lire les non-mots et ne peut juger si deux mots ou logatomes riment). Les dyslexiques profonds (contrairement aux dyslexiques de surface) ne peuvent donc lire que par la voie sémantique. Cependant, en outre (et contrairement à ce qui est observé en cas de dyslexie phonologique où un minimum de capacités de transcodage des graphèmes en phonèmes subsiste, ce qui inhiberait l’apparition d’erreurs sémantiques en lecture), ces patients produisent des paralexies sémantiques (ex : navire pour bateau), des erreurs visuelles, des erreurs visuo-sémantiques, des substitutions de mots fonctionnels (ceux-ci sont plus difficiles à lire que les substantifs) et des erreurs dérivationnelles.
Il y a aussi un effet de catégorie grammaticale (noms > adjectifs > verbes) et, enfin, les mots concrets sont mieux lus que les mots abstraits. Ces derniers donnent également lieu à plus d’erreurs visuelles.
Le plus souvent, ces patients ont en plus des troubles de l’écriture et de la mémoire auditivo-verbale à court terme. Ils sont par ailleurs, le plus souvent, capables de réaliser des tâches de décision lexicale écrite.
Notons que, en tâche de répétition, le syndrome parallèle est appelé « dysphasie profonde ». Dans ces cas, les patients ne peuvent répéter que par la voie sémantique, les voies non lexicales étant inutilisables. Dans ces cas aussi un effet de concrétude est enregistré, l’avantage allant également aux mots concrets.
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